De cette formule cynique d'un homme politique contemporain, M N. Sarkozy prenait le contre-pied, voici un peu plus d'un an, en écrivant, le 16 avril 2007 aux présidents des associations membres du CLAIRR, une lettre se terminant par:
"je veux sortir de la situation où.nous sommes depuis trop
longtemps, dans laquelle l'Etat promet constamment de faire un peu sans
jamais faire ce qu'il faut, et où les rapatriés espèrent
à chaque élection, ce qui n'arrive jamais."
Dans celle-ci M. N. Sarkozy souhaitait que les victimes civiles innocentes
- et notamment celles du 26 mars 1962, rue d'Isly à Alger - "se
voient reconnaître la
qualité de morts pour la France".
Il prenait "l'engagement de régler définitivement
la question des réparations" et à ce titre énonçait
que "le dossier de l'indemnisation n'était pas clos".
Il promettait aussi le ré-examen des dossiers de réinstallation
rejetés par la CNAIR.
Certes, le Président de la République confiait rapidement
après son élection la mission d'évaluation et de proposition
promise au Comité Economique et Social, mais le rapport de cette
institution devait, sur le plan matériel, esquiver l'objet principal
en décrétant que le chiffrage des pertes subies était
impossible, 45 ans
après..... Quant aux autres questions, notamment en faveur des
victimes civiles, il restait dans le vague et l'approximation.
Nous regrettons que le Conseil Economique et Social ne se soit pas montré capable d'éclairer les choix des pouvoirs publics et c'est donc au Chef de l'Etat que nous prenons l'initiative de nous adresser à nouveau en lui demandant de faire prévaloir ses engagements :
en reconnaissant
- Aux victimes de la fusillade du 26 mars 1962 rue d'Isly à ALGER
la qualité de "Morts pour la France" ainsi qu'aux autres victimes
innocentes de la guerre
d'Algérie (élus, fonctionnaires, disparus.)
.
. Le Premier Ministre de nommer une commission d'enquête ayant pour mission de faire toute la lumière sur le drame des disparus;
- le Ministre du budget et des comptes publics de préparer un correctif à indemnisation raisonnable et étalé dans le temps,
- le Secrétaire d'Etat aux anciens combattants et le Ministre en charge du budget d'aligner les indemnisations des enfants de disparus et des pupilles de la Nation sur celles des descendants des victimes de la deuxième guerre mondiale.
Le signataire de la présente en appelle au Président de
la République pour que, 46 ans après l'abandon de leur
province, les rapatriés obtiennent enfin de la
Nation la réparation qui leur est due.
Nom et prénom du rapatrié :
Adresse :
Date et Signature
PS. En tant que rapatrié de Tunisie où, théoriquement,
il demeure propriétaire de biens immobiliers frappés de lois
d'exception xénophobes et racistes qui le privent de son droit de
propriété, ainsi que d'expropriation et de nationalisations
arbitrairement gratuites, le signataire de la présente appelle le
Président de la République pour que ces propriétés
soient indemnisées ou, à défaut, que soient enfin
appliqués les huit accords franco-tunisiens nous concernant, signes
en 54 ans mais demeurés inappliqués.