I - Exemple de développement : le futur aéroport
Pour faire face au développement du tourisme, un méga-aéroport va être construit entre Hammamet et Sousse à partir de 2005. Objectif : trente millions de passagers par an.
Les travaux de construction du futur méga-aéroport tunisien,
sur un terrain de 5 700 ha situé sur la côte entre Enfidha
et le village de Hergla, à 75 km au sud-est de la capitale, devraient
démarrer en 2005.
Leur coût est estimé à plus de 400 millions de
dinars (250 millions d'euros) pour la première tranche et à
600 millions au total. Il s'agira du plus gros investissement étranger
jamais réalisé en Tunisie, après celui de British
Gas dans les gisements du golfe de Gabès (600 millions de dinars,
compte non tenu des extensions ultérieures).
La capacité de l'ouvrage sera de trente millions de passagers
par an. Et de sept millions dès la fin de la première tranche.
Déjà utilisée pour la construction et l'exploitation
de la centrale électrique de Radès par le consortium américano-japonais
PSEG-Marubeni, la formule du build, operate and transfer (BOT), a été
une nouvelle fois retenue. Ce qui signifie que l'aéroport sera donné
en concession pour une durée de quarante ans.
Un appel d'offres de « préqualification » a été
lancé le 18 avril et une visite du site sera organisée le
18 mai à l'intention des investisseurs étrangers potentiels.
Les études techniques et un projet architectural sont déjà
achevés. Et les travaux de génie civil ont commencé.
Le futur aéroport est situé à proximité
immédiate des axes autoroutiers et ferroviaires qui relient le nord
et le sud du pays, mais aussi des grandes stations balnéaires d'Hammamet,
Nabeul, Sousse et Mahdia. C'est précisément pour favoriser
le développement de l'industrie touristique que les autorités
se sont résolues à lancer ce projet, non sans avoir au préalable
mis fin au monopole de l'Office de l'aviation civile et des aéroports
(Oaca).
Les sept aéroports que comptent actuellement le pays ne sont
pas saturés, mais accueillent quand même dix millions de passagers
par an (dont 40 % pour Tunis-Carthage), soit sensiblement plus que les
aéroports marocains (huit millions) et algériens (sept millions).
Première destination touristique maghrébine avec plus de cinq millions de visiteurs chaque année, la Tunisie table sur une croissance moyenne du secteur comprise entre 6 % et 7 %. Sur cette base, la capacité aéroportuaire actuelle serait insuffisante à l'horizon 2020. Or l'aéroport de Tunis-Carthage, aujourd'hui totalement intégré au tissu urbain, n'est plus extensible. Le futur aéroport du Centre-Est, dont le nom n'est pas encore choisi, devrait donc capter une bonne partie du trafic touristique. Situé au centre de la partie du littoral où se concentre l'essentiel des activités économiques, il devrait en outre favoriser le développement de la région et attirer davantage d'investisseurs étrangers.
Une entreprise italienne de travaux publics (Carta Isnardo) aménage
déjà, à proximité immédiate, une zone
industrielle en vue de la délocalisation de cent quatre-vingts entreprises
italiennes. D'autres investisseurs italiens envisagent de construire une
marina à Hergla. Mais l'objectif est aussi de faire de ce méga-aéroport
une plaque tournante pour les vols intercontinentaux Nord-Sud et Est-Ouest.
Conseillé par la banque d'affaires Rothschild, le gouvernement rendra
publique à la fin de l'année l'identité du concessionnaire.
Apparemment, une bonne demi-douzaine d'entreprises sont intéressées.
Les travaux devraient commencer en 2005, et la première tranche
être achevée en 2008. Il reviendra au concessionnaire de définir
le calendrier des tranches suivantes en fonction de l'évolution
du trafic.
Abdelaziz Barrouhi
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II - Entreprises: la Tunisie demande plus d'aide à l'Europe
Le ministre tunisien du Développement et de la coopération
internationale, Mohamed Nouri Jouini, a demandé mardi l'aide des
bailleurs de fonds européens pour accompagner la restructuration
financière des entreprises de son pays.
"Nous n'avons pas la capacité nécessaire en capital et
nous avons besoin d'apports financiers", a déclaré M. Jouini
s'adressant à des représentants de fonds d'investissement
européens en séminaire à Tunis.
Pour la Tunisie, le défi majeur reste la mobilisation des financements pour le développement de la compétitivité de l'entreprise, en prévision du passage au libre-échange avec l'UE en 2008 et du démantèlement des accords multi-fibres en 2005, a plaidé M. Jouini.
Il a invité les partenaires européens de la Tunisie, en particulier la France, "à partager le risque" avec son pays pour financer les entreprises tunisiennes et développer le capital risque.
Le président du patronat tunisien, Hédi Djilani a estimé pour sa part que l'entreprise tunisienne "souffre d'un taux d'endettement élevé et d'une sous-capitalisation", indiquant que 500 entreprises seulement disposaient d'un capital supérieur à 1 million de dinars (1 dinar = O,65 euro).
Le patronnat tunisien se plaint souvent de difficultés d'accès aux financements malgré des réformes du système financier ces dernières années.
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Taoufik Baccar, a appelé de son côté les entreprises tunisiennes à "faire preuve d'un effort d'adaptation supplémentaire" afin de profiter des fonds d'investissement étrangers.
Il a indiqué que la Bourse de Tunis avait réalisé des flux nets positifs en 2003 et au début de 2004 avec des acquisitions de titres de 43 millions de dinars contre un flux net négatif de 22 millions de dinars en moyenne par an sur la période 2000-2002.
La participation étrangère a atteint fin 2003, 25% de la capitalisation boursière, a-t-il ajouté.
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