~ Douz ~
Photo Jean Marie Harson

L'agglomération
Douz, face aux sables du Grand Erg Oriental, est la ville des Mrazigs. Cette tribu de nomades venus d'Orient a peu à peu élu l'oasis comme point de station. Dès le 19e siècle, quelques familles y étaient semi-sédentaires, cultivant des terrains en hiver. Le jeudi était déjà le jour du marché où les Mrazigs se retrouvaient. Les nomades échangeaient moutons, chameaux, laine, beurre fondu... contre huile, dattes et figues et tissages fins des sédentaires. Le souk permettait également au nomade d'acheter des objets et de faire réparer son outillage et ses ustensiles.
En 1883 est créé le Bureau des Affaires Indigènes et l'autorité française y développe le marché aux chameaux, fait forer de nombreux puits artésiens et favorise la fixation des nomades par l'attribution de lots de terrain agricole. De nouvelles palmeraies se développent, une école franco-arabe est ouverte en 1928 et un dispensaire accueille les malades vers 1950. On compte vers cette date quelques 8 500 habitants, la plupart semi-nomades en station d'hiver au village où ils possèdent des terrains. Le marché de Douz, avec ses quelques soixante boutiques, était très vivant le jeudi.
Aujourd'hui, Douz est devenue une grosse bourgade avec ses 40 000 habitants, son hôpital et ses 4 lycées. Le souk du jeudi est toujours très animé, particulièrement celui des animaux même si le cheptel camelin n'y prend plus beaucoup de place. Douz, tout à la fois moderne et traditionnelle, garde - encore - l'authenticité d'une ville de nomades si particulière et si attachante dès que l'on adopte son rythme saharien et que l'on prend alors le temps de s'ouvrir à sa population. Venez y faire un tour, elle ne se décrit pas, elle se vit...

Festivités nomades
Le Festival International du Sahara est justement l'occasion de découvrir Douz, même si ce gros village est bien différent pendant ces quelques jours de fête. La nonchalance habituelle laisse tout à coup place à l'effervescence. Charettes et voitures, dromadaires et mobylettes, le tohu-bohu d'habitude organisé devient embouteillage. Mais la bonne humeur est de mise et les klaxons pétaradent gaiement avec les braiments des bourricots. C'est que les Mrazigs sont fiers d'accueillir des tribus nomades venant de tout le Sahara et de mettre en place avec eux des spectacles ancestraux de courses, de jeux, de scènes de la vie quotidienne. Symbole de paix entre des tribus qui n'ont pas toujours été amies.
Venez partager leur enthousiasme, noyé dans la foule des nomades qui sauront vous faire une place de choix. Effervescence suivie de quelques jours loin de tout, entre ciel, sable et montagne. Tel un douar, nos tentes bédouines près de celle d'une famille nomade, le feu comme centre d'un cercle fraternel, un réveillon dans la joie simple du désert...

Caravane saharienne. Sur les pas des écrivains voyageurs
Notre caravane de dattes s'apprête à quitter Douz...
Le Sahara revit. En affrétant une caravane traditionnelle pour un voyage de 57 jours à travers le désert tunisien, nous offrons aux fervents du désert une expérience aussi bien originale qu'inoubliable. Huit étapes de 4 à 12 jours permettront de rejoindre la caravane, avec la possibilité de suivre l'itinéraire en entier.
Chargée de dattes et des vivres nécessaires pour 26 jours d'autonomie, elle quittera l'oasis de Douz le 30 janvier 2005 sous les youyous d'un cortège d'adieu. Suivant un chemin ancestral connu par quelques anciens seulement, elle reliera Bordj el Khadra, dernière oasis aux frontières algéro-libyennes quelques 400 km de sables plus au sud. Après un ravitaillement complet au souk, elle prendra le chemin du retour pour atteindre Douz – inch'Allah ! – le 27 mars.
Si le Sahara fascine d'abord par ses sables infinis et son absolu silence, c'est surtout par la rencontre avec les hommes qui l'habitent qu'il bouleverse durablement notre être. Le temps d'une caravane est riche en partages. Les points d'eau qui ponctuent le parcours seront les lieux de rendez-vous avec les rares tribus vivant encore dans le désert. Les dattes seront le présent permettant peut-être de nouer un lien amical avec ces populations nomades.
Mémoire encore vivante des anciens qui la guideront, la caravane permet de transmettre avec sens une culture et des savoirs ancestraux aux jeunes générations sédentaires.

D'après "Confidences sahariennes"  http://www.sahara-tunisie.com