Le chef de l'Etat et son épouse entament une visite de trois
jours ce lundi destinée à faire progresser le projet d'Union
pour la Méditerranée.
Nicolas et Carla Sarkozy entament, lundi 28 avril, une visite d'Etat
de trois jours en Tunisie destinée à maintenir au plus haut
niveau les relations franco-tunisiennes et à faire progresser le
projet d'Union pour la Méditerranée.
Plusieurs accords doivent être signés dès le premier
jour de la visite, dont un contrat Airbus et un accord-cadre sur le nucléaire
civil.
Avec ce déplacement, son deuxième à Tunis depuis
son élection il y a un an, Nicolas Sarkozy, attendu lundi en milieu
d'après-midi, boucle sa série de visites d'Etat dans les
pays du Maghreb. Des trois pays maghrébins, c'est avec la Tunisie
de Zine El Abidine Ben Ali que la France entretient la relation la plus
dense et la plus apaisée, dit-on à l'Elysée.
Relations commerciales
La France est de loin le premier partenaire économique de la
Tunisie. Les relations commerciales, qui ont atteint 7 milliards d'euros
en 2007, dépassent les échanges avec le Maroc (6,2 milliards
d'euros) et talonnent l'Algérie (7,4 milliards d'euros), alors que
la population tunisienne (10 millions d'habitants) est trois fois inférieure
à celles de ses voisins.
Preuve de l'importance des relations d'affaires entre les deux pays,
M. Sarkozy sera accompagné d'une délégation de 120
chefs d'entreprise conduits par la présidente du MEDEF Laurence
Parisot. Sept ministres et de nombreuses personnalités politiques
suivront le président français et sa nouvelle épouse
Carla, qui fera sa troisième sortie à l'étranger après
l'Afrique du Sud et le Royaume-Uni.
Les accords devant être signés lundi soir entre le premier
entretien entre les présidents Sarkozy et Ben Ali et le dîner
d'Etat, conforteront les positions françaises. Un contrat de vente
d'Airbus à la compagnie Tunis Air devrait être signé,
ainsi que la fourniture d'une centrale thermique par Alstom, selon l'Elysée.
Nucléaire civil
Les deux pays signeront aussi un accord-cadre sur le nucléaire
civil calqué sur ceux conclus par Nicolas Sarkozy avec la Libye,
le Maroc et l'Algérie. Cet accord portant sur la formation d'ingénieurs
peut déboucher à long terme sur la construction d'une centrale
nucléaire.
Un accord de gestion concertée des migrations, le premier de
ce type avec un pays du Maghreb, doit aussi être paraphé.
Au niveau politique, les entretiens seront dominés par le projet
d'Union pour la méditerranée (UPM), qui doit être porté
sur les fonts baptismaux lors d'un sommet à Paris le 13 juillet.
Nicolas Sarkozy y consacrera mercredi à Carthage le dernier discours
de sa visite.
Si le président français, à l'origine du projet,
sera le premier président de l'UPM, la ville qui accueillera le
secrétariat et les deux postes de directeurs (un du Nord et un du
Sud) font l'objet d'intenses tractations entre les 39 pays parties prenantes
(les 27 membres de l'UE et les 12 pays de la rive sud de la Méditerranée).
La France souhaite que ce secrétariat soit implanté dans
un pays du Sud, mais laisse ses partenaires se mettre d'accord, afin de
ne pas froisser les susceptibilités.
Question des droits de l'Homme
Seule ombre dans les relations bilatérales, la question des droits
de l'Homme en Tunisie sera abordée par Nicolas Sarkozy à
la fois dans un discours public et dans un tête-à-tête
avec le président Ben Ali, précise-t-on à l'Elysée.
Le président français pourrait évoquer le refus
de Tunis de recevoir une délégation de la Fédération
internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), jugée indésirable
le 16 avril dernier. Un "mot" qui ne fera pas taire les critiques à
Paris sur la relégation au second plan des droits de l'Homme, alors
que Nicolas Sarkozy avait promis d'en faire la priorité de sa diplomatie.
La secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade sera du
voyage. Elle remplacera son ministre de tutelle Bernard Kouchner, qui entamera
lundi un déplacement en Amérique du Sud, notamment consacré
aux otages des FARC. (AP)
Nouvel Observateur du 28.04.2008