Pendant et depuis les 30 glorieuses, les Présidents de la Ve
ont refusé de considérer nos spoliations comme des charges
étatiques de décolonisation, comme l'ont fait l'Italie, le
Royaume Uni, la Grèce, Malte et d'autres pays au PIB par habitant
très inférieur au notre. Bien qu'en état de ruine,
l'Allemagne Fédérale de 1945 a accueilli et indemnisé
dix millions d'Allemands de l'Est ayant tout perdu, alors qu'en 1962 nous
ne comptions que 1 483 321 rapatriés.
Il importe donc que le futur locataire de l'Elysée nous soit
plus favorable que ses prédécesseurs. A cet effet, les rapatriés
doivent se rassembler sous l'autorité indiscutable d'un président
afin de peser sur les prochaines présidentielles.
Notre diaspora constituerait ainsi un appoint recherché puisqu'elle
comprendrait non seulement parents, amis et sympathisants dont nombre de
familles métropolitaines avec lesquelles nos descendants ont contracté
des alliances matrimoniales, mais également l'importante cohorte
des rapatriés qui avaient tourné la page avant d'être
traumatisés par la repentance, l'aménagement de l'article
4 de la loi de février 2005, et l'angélisme d'une colonisation
à l'envers par les héritiers du Général de
Gaulle qui était un raciste selon les critères actuels, puisqu'il
a déclaré: " Il est bon qu'il y ait des Français
bruns, noirs ou jaune, car cela montre que la France est une nation ouverte,
mais à condition que ces populations restent en très faible
minorité, car le peuple français est de race blanche, de
culture gréco-latine, et de religion chrétienne. Il doit
donc le rester sinon la France ne serait plus la France. "
Cette Fédération assurerait, comme les Syndicats, la
défense des intérêts de notre communauté, mais
à la différence essentielle que les actifs obtiennent satisfaction
en désorganisant le pays par des grèves et des manifestations
de masse, tandis que nos bulletins de vote constituent notre seule arme.
C'est alors seulement que nos revendications seraient prises en considération
alors que, jusqu'à présent, nul n'était vraiment intéressé
par autant d'interlocuteurs que d'associations se neutralisant par leurs
particularismes.
La République a ruiné ceux qui avaient répondu
à son appel de s'expatrier pour mettre en valeur nos colonies et
de souscrire aux emprunts russes.
Lors d'une audience aux Affaires étrangères, la Directrice
de la Protection des Biens Français à l'Etranger, nous a
déclaré que les " Rapatriés n'ont pas à
se plaindre après avoir fait suer le burnous! " La responsable
d'un poste clé pour les Rapatriés, ne peut faire une telle
déclaration sans l'assentiment des plus Hautes Autorités
de l'Etat. En conséquence, comment s'étonner que perdurent
préjudices moraux et matériels ainsi que forfaiture à
l'égard des pionniers qui ont:
- Investi travail, savoir-faire et économie d'une vie de labeur
dans des réalisations telles que: modernisation de l'agriculture,
construction d'hôpitaux, barrages, usines, chemin de fer, tramways,
routes, ports, villes européennes, facultés lycées,
collèges, écoles professionnelles, primaires et maternelles,
mise en exploitation des richesses locales, formation d'élites comme
le Président BOURGUIBA qui le reconnaissait;
- Participé avec l'Armée d'Afrique aux Combats de 1914-18
et 1939-40, puis à la Libération de la Métropole dans
les campagnes de Tunisie (1942-43), d'Italie (1933-44), de France et d'Allemagne
(1944-45).
Championne des Droits de l'Homme et prompte à dénoncer
toute infraction chez les autres, la France en a exclu ses propres ressortissants.
Poursuivre des négociations avec un pouvoir élus sans
aucune intervention de notre part, signifierait que nous continuons à
accepter beaux discours et promesses non tenues. Il en résulterait
la dispersion des votes ou leur concentration dans un but contestataire,
selon de récents sondages.
A cet égard, les Harkis et surtout leurs descendants, se réunissent
en congrès pour affirmer leur volonté d'intervenir dans les
présidentielles afin d'être reconnus comme des Français
à part entière. Par contre, le CLAN/R a timidement annulé
son dernier congrès par crainte d'une contre manifestation et, faute
d'une solution à court terme, notre combat cesserait progressivement
faute de combattants, car nos descendants ne prendront par le relais.
Notre problème étant essentiellement politique, sa solution
à court terme nécessite que nos troupes s'unissent pour participer
efficacement à l'élection du prochain Chef de l'Etat, et
s'en fassent ensuite entendre d'une seule voix.
ORRAND Gilbert
Président de l'ADEPT
Dans France Horizon - Le cri du rapatrié (Janvier 2007)