Ville très ancienne, déjà capitale au XIIIème
siècle sous la dynastie Hafside, Tunis est le centre culturel, politique
et administratif de la Tunisie. A la fois ville moderne et ville ancienne,
ayant gardé ses traditions, avec sa célèbre médina,
aux rues tortueuses, aux portes richement ornées, à ses voûtes
nombreuses débouchant sur des hâvres de fraîcheur, elle
offre tout ce que le touriste peut attendre d'une ville actuelle, y compris
les embouteillages monstrueux.
![]() |
![]() |
![]() |
La cathédrale de Tunis
Des visites qui s'imposent
- La Grande Mosquée
Elle date de 732. Au cours des siècles elle fut agrandie et
modifiée. Son minaret actuel atteint 44 mètres de hauteur.
La salle de prière, majestueuse et immense, avec ses nombreuses
nefs et travées, a été construite sur des ruines antiques.
Des manuscrits très anciens y sont conservés. Une partie
seulement peut être visitée, l'autre étant réservée
aux musulmans.
- Le Musée du Bardo
Il est situé dans un palais datant de 1882, dont une partie
lui est réservé, tandis que l'autre est le siège du
Parlement.
Les pièces archéologiques exposées (mosaïques,
statues, sculptures, etc) sont d'une très grande beauté
et d'une richesse assez extraordinaire. L'histoire de la Tunisie est présentée
depuis ses origines lointaines jusqu'à la prédominance arabe.
Des salles thématiques couvrent la préhistoire, les périodes
punique, romaine, chrétienne et arabo-musulmane.
- Carthage
Avant qu'elle ne soit détruite par les Romains en 146 avant
J. C., Carthage, l'antique cité Phénicienne, était
le symbole de la prospérité non seulement d'une riche cité,
mais aussi d'une civilisation très avancée qui rayonna sur
le bassin méditerranéen, et dont Rome prit ombrage. Aujourd'hui
le site de Carthage offre, à ciel ouvert et dans son musée
(Musée national de Carthage), toute la richesse d'une période
antique brillante et sophistiquée.
- Les Thermes d'Antonin
Ils sont très anciens et ont été terminés
au IIème siècle de notre ère. Cette construction gigantesque
a été détruite par les Vandales et ce n'est qu'après
la dernière guerre mondiale que ses ruines ont été
mises au jour.
- Sidi Bou Saïd
Petit village situé sur une colline, Sidi Bou Saïd est
un joyau pour les yeux. Les maisons peintes en blanc et bleu, les portes
lourdes et épaisses, et les murs blancs resplendissant sous le soleil,
croulent sous les fleurs et les bougainvilliers (ce ne sont pas les pétales
de fleurs qui colorent les bougainvilliers, mais des bractées. Les
fleurs, quant à elles, sont toutes petites et de couleur très
claire !). Les petites rues étroites et pavées, pleines de
poésie, descendent jusqu'à un petit port, où l'activité
artisanale est encore présente. A ne pas manquer !
![]() |
Photo Harson Jean Marie |
La Medina de Tunis (Souk Chaouachias)
Qui peut mieux décrire ce qu'est la Médina de Tunis,
si ce n'est Alya Hamza !
Les chameaux viennent de Chine. Les lampes de peau du Maroc. Les cuivres de Syrie et les verroteries d’Egypte. Cependant que les colliers et chapelets sont originaires de Turquie. Ils envahissent impunément les boutiques, les façades et s’étalent sur la rue.
Où sommes-nous donc ?
Si la plaque, effacée, mal placée, et pratiquement illisible, ne l’attestait, on ne pourrait le deviner.
Nous sommes dans le souk Chaouachias. L’un des plus anciens et des plus
beaux souks de la Médina de Tunis. Celui qui fit sa
gloire durant des siècles, et la prospérité de
son commerce. D’ici, de ces échoppes, aujourd’hui détournées
de leur fonction
première, les fameux «bonnets» tunisiens partaient
à la conquête du monde : vers l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient,
concurrençant allègrement tous ses rivaux et s’assurant
l’emprise de tous les marchés.
![]() |
![]() |
![]() |
Aujourd’hui, le premier souk Chaouachias, le vieux Souk El Hafsi, créé par Abou Zakaria El Hafsi, est une venelle sordide.
Cependant que les deux souks des chéchias — le grand et le petit — sont peu à peu grignotés par la pacotille.
Bien sûr, il reste des chaouachias traditionnellement ancrés
dans leurs boutiques qui sont de véritables musées d’art
et tradition
populaire. Mais ils dépriment et baissent les bras devant l’environnement
qui se dégrade.
Bien sûr, l’ASM a consenti des efforts énormes et continue de le faire, s’attaquant à ces plafonds qui menacent ruine, à ces murs qui se désagrègent, à ces sols qui s’effondrent, restaurant et réaménageant avec science et rigueur.
Bien sûr, il est de jeunes artisans qui savent rester fidèles
aux traditions, restaurer dans le respect, et qui sont la meilleure preuve
que cela est possible.
Bien sûr, ces commerçants, qui ne sont pas des chaouachis, doivent vivre eux aussi et travailler.
Mais est-il vraiment nécessaire de les voir s’étaler avec autant d’impudence, afficher leur bimbeloterie sur ces murs séculaires.
Ne peut-on les obliger à davantage de discrétion, leur imposer de respecter des normes rigoureuses dans ce souk qui constitue un patrimoine architectural unique ?
C’est ainsi, par exemple, qu’il faudrait interdire des enseignes anachroniques,
l’inox et le plexi bien sûr, mais aussi l’exploitation
éhontée des façades communes.
Ce souk, on ne le répétera pas assez, est un chef-d’œuvre du patrimoine. Et en chef-d’œuvre en péril aujourd’hui, il semblerait que la chéchia suscite un regain d’intérêt. On sait qu’elle intéresse actuellement des stylistes étrangers, et que l’on travaille sur des détails techniques pour l’adapter à la production actuelle
On sait encore qu’une grande maison d’édition française (Maisonneuve et Larose) prépare, en coédition avec un éditeur tunisien (Apollonia) un livre sur la chéchia.
On sait enfin que nous sommes au Mois du patrimoine. Et qu’en ce mois-ci, tous les espoirs sont permis.
Mardi 18 Mai 2004 Alya HAMZA
Journal "La Presse"
6, rue Ali Bach Hamba
1000 - Tunis
Tél.: (216.71) 341.066
Fax: (216.71) 349.720
contact@lapresse.tn